DÉFI

Sauriez-vous répondre ? CAS NUMÉRO 15

Michel Pérusse 1

Cette chronique lance un défi aux lecteurs de Travail et santé. Sauriez-vous  répondre adéquatement aux questions qui suivent cette histoire de cas, basée sur des faits réels ? Les réponses des cas précédents se retrouvent sur le site Web de Travail et santé [www.travailetsante.net].

La firme Acme Inc. se spécialise dans le nettoyage au jet de sable. Elle a obtenu le contrat de « refaire une beauté » à un édifice dont la façade comporte beaucoup d’angles à plusieurs niveaux ; la tâche s’avère donc assez complexe.

Au moment de l’accident, M. Lapierre, le travailleur chargé d’effectuer le travail sur cette partie de la façade, ne dispose pas d’un échafaudage approprié ; il est donc adossé à
une petite échelle entre les deuxième et troisième niveaux de l’édifice. Il a les pieds sur le deuxième échelon et il est assis sur le quatrième échelon.1 Le boyau qui alimente le
pistolet descend du troisième niveau, passe sous le deuxième échelon, remonte à la verticale et est plié à 90º à la hauteur du pistolet, juste avant la douille de raccordement avec le pistolet.

Les raccords sont rigides et ne permettent aucun jeu. Donc toute utilisation du pistolet dans une position un peu inhabituelle (comme c’est le cas ici) oblige en quelque sorte à « casser » le boyau. L’usure et les bris sont fréquents. Il n’y a pas de véritable programme d’entretien qui stipule le remplacement des boyaux à intervalle fixe. Il y a plutôt inspection visuelle routinière pour détecter fendillements et bosses sur les boyaux avant de débuter une tâche. Les boyaux ne sont remplacés que si des signes d’usure se manifestent ou s’il y a bris.

Pour atteindre les endroits les plus élevés ou difficilement accessibles, l’employé doit tenir le pistolet à bout de bras, ce qui place alors les raccords devant lui. Alors que M. Lapierre est justement dans cette position et comme le boyau est usé, le pli provoque une fissure. Le sable sous pression qui s’en échappe déchire le survêtement en caoutchouc usé (un survêtement adéquat n’étant pas disponible) et les vêtements du travailleur, atteint la peau et provoque des lacérations multiples (aine, cuisse et mollet droits). Secouru par ses collègues qui travaillent dans le même secteur, le pire a pu être évité.

QUESTIONS

• Énumérez deux correctifs (à la source ou protection collective) susceptibles d’empêcher cet accident de se reproduire.

• Nommez une mesure concernant l’inspection (quoi inspecter, par qui, à quelle fréquence, type d’inspection) qui contribuerait à éviter cet accident.
• Est-ce qu’un meilleur entretien préventif aurait pu contribuer à éviter cet accident ? Si oui, comment (quoi entretenir, par qui, à quelle fréquence) ?
• Énumérez les cinq premières étapes (en ordre) d’une procédure sécuritaire (pour effectuer cette tâche) qui contribuerait à éviter cet accident.
• Est-ce qu’une meilleure communication aurait pu contribuer à éviter cet accident ? Si oui, comment (quoi communiquer, à qui, par quel moyen, comment) ?
• Est-ce qu’une meilleure formation aurait pu contribuer à éviter cet accident ? Si oui, comment (quel type de formation, à qui et sur quoi) ?


1 – Michel Pérusse – CONSULTANT ET PROFESSEUR ASSOCIÉ, ÉCOLE DE GESTION,
UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE [perussem@hotmail.com] 

Références bibliographiques

    1. Mise en situation en référence avec le cas numéro 15 [https : //travailetsante.net/cas/15/michel-perusse], consulté le 15 août 2019.