Sécurité planétaire


Sécurité planétaire

Hiver comme été, des mastodontes (1) sillonnent  des kilomètres de routes dans la forêt. Pourtant, ce ne sont pas de grosses bêtes, mais bien de grosses machines.

Kelly-Ann Bernard

Outre la machinerie lourde qui occupe une bonne partie de la forêt, la présence de camions hors tailles, qu’on appelle planétaires, crée sur les chemins forestiers un milieu de travail risqué, tout comme n’importe quel autre endroit de travail. Sauf que de circuler en camion planétaire en territoire boisé est une tout autre affaire que de travailler dans un bureau ou même d’être camionneur sur les routes de la province. Malgré leur taille, on pourrait
presque dire que ces Megaload sont dans l’ombre, car ils sont considérés hors-norme et qu’ils ne peuvent donc pas côtoyer nos petites voitures. Même si ceux qui travaillent toute leur vie à manœuvrer ces gros engins sont cachés à des kilomètres dans le bois, cela ne signifie pas qu’ils soient à l’abri de tout danger. Il y a donc beaucoup de règles et de protocoles à respecter afin de protéger la sécurité de ces travailleurs.

La responsabilité et la conscience de l’opérateur sont de mise autant que pour son empreinte environnementale que pour sa propre sécurité. Étant donné qu’on ne peut pas mécaniser un chantier forestier comme cela se fait dans une usine, l’homme est celui qui domine les machineries. Malgré plusieurs arrangements conçus afin de lui rendre la tâche plus facile et plus sûre, la responsabilité du conducteur reste très importante. En fait, croyez-le ou non, la sécurité du travailleur est différente dans le bois que sur la route.

La responsabilité du camionneur

Le camionneur doit en fait être à la fois un conducteur très agile et compétent, car les chemins auxquels il fait face quotidiennement sont divisés en classes et ils ne font pas toujours partie de la première classe. Ce qui signifie qu’ils ne sont pas toujours en parfaites conditions et de la bonne largeur. La taille des planétaires est très large, soit 14 pi (4 m), et c’est donc là que la communication fait une bonne différence. Un monstre d’un poids
d’environ 170 t qui en rencontre un autre à une vitesse de 70 km/h peut provoquer beaucoup de dégâts (2). C’est pourquoi une bonne correspondance par radio et par radio satellite est importante. Les conducteurs peuvent en tout temps, si la technologie est du même avis, faire part de leur position, et informer en cas de gros problèmes. Par exemple, il est primordial d’aviser et de demander l’aide nécessaire quand il survient un ennui comme une sortie de route. Les conditions hivernales peuvent être encore plus dangereuses parce que ces gros chargements mettent plus de difficultés pour freiner. Il est donc possible qu’un mastodonte verse son chargement sur le chemin ou bloque le passage. De plus, il est important de toujours être visible autant de jour comme de nuit. Les lumières doivent être allumées et les conducteurs doivent faire preuve de rapidité lorsqu’un problème électrique survient afin de connaitre et faire  connaitre leur position. Comme il circule en forêt, plusieurs  imprévus peuvent survenir comme de croiser des animaux sur les chemins, l’effondrement de la route suite aux mauvaises conditions de pluie, la surprise d’une courbe inattendue et même la présence de chasseurs ! Encore là, la vigilance et une bonne réaction rapide sont les alliées de la sécurité en planétaire. Pour ce qui est de la température, elle joue un rôle sérieux sur la condition des pneus. La pression change à l’intérieur de ceux-ci et peut les faire exploser. Le conducteur est amené à inspecter souvent son camion, afin de s’assurer de sa bonne condition pour éviter les imprévus. Les principaux dangers à surveiller :
• la rencontre d’autres véhicules ;
• les conditions des chemins ;
• la présence des animaux ;
• les conditions météorologiques ;
• les bris mécaniques.

Enfin, plusieurs autres conditions font de ce métier un métier coriace, qui ne laisse pas de place à la paresse. Les longues heures de travail, qui commencent très tôt, autant à des températures extrêmes variant de -40 ºC jusqu’à 40 ºC, peuvent parfois rendre le tout encore plus ardu. Une chose est sûre, c’est que de manœuvrer ces planétaires est indispensable à l’industrie du bois et pour que cela dure et soit rentable, la sécurité de ceux qui les conduisent est aussi fondamentale que la mécanique du camion!