La BONNE position de conduite
La parfaite position de conduite est un sujet qui devrait intéresser particulièrement les personnes qui passent de longues heures au volant de leur véhicule. Si le propos parait anodin à première vue, il revêt une importance insoupçonnée au niveau de la sécurité.
Denis Corriveau
On le sait, une bonne position de conduite favorise le confort, et ainsi une réduction des contraintes musculaires aux bras, au cou, au dos et aux jambes à court, à moyen et à long terme. Il est de plus manifeste qu’adapter l’ergonomie de son habitacle à son gabarit favorise des réactions plus rapides et plus précises quand vient le moment de manœuvrer prestement le volant et les pédales. On n’a qu’à penser à la nécessité de contourner un obstacle apparaissant soudainement devant soi, de contrôler un dérapage-surprise ou de freiner d’urgence.
VOICI DONC QUELQUES ÉTAPES À CONSIDÉRER Le siège
Inclinez d’abord légèrement le dossier de votre siège vers l’arrière en y maintenant le bas du dos et les épaules bien appuyés.
Si vous conduisez un véhicule à transmission manuelle, soulevez et avancez le siège suffisamment pour que le pied gauche, poussé complètement sur la pédale de débrayage, conserve sa force maximale. Cela évitera la fatigue de la jambe. Si vous êtes au volant d’un modèle automatique, maintenez à fond la pédale de freinage pour vous ajuster. Convenons que le confort de la jambe sur la pédale d’accélérateur demeure un point à ne pas négliger. L’appui-pied se trouvant à la gauche du plancher de plusieurs véhicules ne sert aucunement de guide pour ajuster le siège. Il favorise plutôt un plus grand maintien en changement de voie soudain, en virage serré et en freinage. Il est aussi précieux aux conducteurs qui s’en servent pour se soulever en pivotant le tronc et en empoignant le dossier du siège du passager de la main droite pour mieux voir par la lunette arrière quand ils reculent.
Pour éviter le choc brutal de l’«explosion» du coussin gonflable, le conducteur doit s’assurer de maintenir une distance minimale de 25cm entre le sternum et le volant. Les personnes de courte taille auront ainsi avantage à reculer un peu plus le siège, à incliner le dossier un tantinet vers l’arrière et à éviter d’orienter le volant vers la figure. S’il leur est impossible de respecter ces conditions, elles peuvent obtenir une autorisation de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) pour désactiver le coussin gonflable du véhicule.
Le volant
L’ajustement télescopique de la colonne de direction et celui du volant offre de nombreuses possibilités. Simplement, portez les mains aux positions «10 h pour la gauche et 2 h pour la droite» ou «9h — 3 h» sur le volant en maintenant un léger fléchissement des bras. Les mains ainsi déposées réduisent le temps de réaction en cas d’imprévu et n’obstruent pas le déploiement foudroyant du coussin gonflable en cas de collision.
L’appuie-tête
L’appuie-tête n’est pas un accessoire pour se relaxer en y déposant la tête. Son rôle est d’éviter le basculement arrière de la tête en cas de collision, le fameux coup de lapin (le whiplash). Tant pour les passagers que pour le conducteur, il doit être remonté pour que sa partie saillante arrive au niveau du sommet de la tête. S’il est possible d’en modifier sa distance de la tête, assurez-vous de respecter moins de 10 cm. Des études ont démontré que bien ajusté, il réduit jusqu’à 28 % les risques d’entorse cervicale.
Pour terminer
Un conducteur qui ressent des douleurs musculaires durant sa conduite doit y remédier immédiatement, car ce désagrément peut se répercuter sur son humeur et modifier son attention et ses interventions durant sa conduite. Il peut alors tout bonnement changer sa position en s’assoyant bien centré et droit, réajuster le positionnement du siège, faire quelques exercices d’étirement après s’être immobilisé en sécurité ou… enlever le portefeuille de sa poche arrière, le coupable de nombreuses douleurs sciatiques.
Quel bonheur de pouvoir conjuguer ensemble les mots sécurité routière, confort et efficience.