PARCOURS

Mission accomplie

Robert Richards1

Suite à différents évènements et, surtout, aux recommandations de mon médecin, j’ai pris la décision de prendre ma retraite. Je laisse donc derrière moi 35 ans avec Travail et santé ainsi que plus de 30 ans d’enseignement aux universités de Sherbrooke et de Montréal.

J’ose espérer que ma contribution aura aidé certaines personnes à mieux performer dans la gestion des dangers et des risques en milieu de travail.

Ma carrière en SST avait débuté en 1982 à l’association paritaire de santé et de sécurité du travail secteur affaires sociales (ASSTSAS). Ce n’était pourtant pas mon objectif premier, car après une maitrise en environnement (génie civil) à Polytechnique, et comme membre de l’association des biologistes du Québec, je rêvais alors d’un environnement sain assurant à tous une qualité de vie enviable.

Mais j’avais aussi, pendant la maitrise, suivi un cours qui m’avait fait rencontrer des professeurs exceptionnels comme Michel Gérin, Jules Brodeur, Gaétan Carrier et autres. Leur conviction à améliorer les conditions de sécurité au travail était contagieuse. Une occasion s’est présentée et je me suis retrouvé à l’ASSTSAS comme hygiéniste du travail.

C’est pendant cette étape que j’avais commencé à donner des cours à l’Université de Sherbrooke en hygiène du travail. Puis, des membres du conseil d’administration de l’association pour l’hygiène industrielle du Québec (AHIQ), devenu l’AQHSST, ainsi que d’autres comme Michel Gérin, un des co-fondateurs, m’ont demandé si je serais intéressé à démarrer une revue en SST ayant pour mandat d’orienter le contenu sur un contexte québécois en ce domaine.

Ainsi avec comme rédacteur en chef Yan Éric Deadman et Huguette Beauchamp pour le volet de l’administration, l’aventure a débuté avec le Volume 1 en mars 1985.

Il a fallu trouver des auteurs et des annonceurs, le lectorat du départ étant essentiellement les membres de l’AHIQ. Heureusement, le rendez-vous a été un succès dès le départ.

Il a aussi fallu quelques années de bénévolat pour permettre à Travail et santé de naitre. Mais la vitesse de croisière qui en a suivi était excellente.

Plus de 600 textes de vulgarisation ont ainsi été publiés dans le temps. Merci à tous ces auteurs dont certains comme Jean-Pierre Gauvin, Michel Pérusse, Marielle Ledoux Jacques Lafleur, Alain Daoust et autres sont fidèles depuis plus de 15 ans sinon plus.

Une section scientifique s’est également développée. D’abord avec Michel Gérin puis, en collaboration avec Claude Viau comme rédacteurs scientifiques, nous avons eu droit à des textes arbitrés et susceptibles d’intéresser la majorité des lecteurs. La relève scientifique avec Sylvie Nadeau et Maximilien Debia s’annonce également très prometteuse.

Les objectifs premiers étaient de permettre à des spécialistes de partager leurs connaissances et expertises et de permettre des échanges d’informations tout en assurant aux lecteurs une source d’information pertinente pour leur travail.

Si certains auteurs étaient déjà connus dans le monde de la SST, d’autres se sont joints et sont devenus par leurs écrits connus et respectés par leurs pairs.

Il y a eu des activités connexes comme les formations qui ont connu des succès intéressants. Aussi nous avons tenté avec les Éditions Héritage de démarrer une collection de livres en SST. Malheureusement, très peu d’auteurs ont démontré de l’intérêt à un produit québécois, certains préférant d’autres éditeurs. Pourtant les livres comme Le coffre à outils de la prévention des accidents en milieu de travail de Michel Pérusse ainsi que Le Cadenassage, une question de survie d’Alain Daoust se classent chacun dans les Best Sellers québécois avec plusieurs milliers de ventes.

Le colloque annuel de Travail et santé a aussi connu un grand succès jusqu’à sa fin survenue lors du premier Grand Rendez-vous de la CSST de l’époque.

Je pense humblement que Travail et santé doit être considéré comme un succès. Peu de revues québécoises réussissent à persister pendant 35 ans. Ce succès est dû aux trois  facteurs que je nomme le triangle essentiel pour un magazine : des auteurs qui rédigent des textes intéressants pour attirer des lecteurs dont le nombre provoque les annonceurs. Pour terminer, je tiens à remercier toutes ces personnes, auteurs, lecteurs et annonceurs qui ont permis l’existence et la survie de Travail et santé. Je remercie particulièrement Huguette Beauchamp, sans qui, par sa persévérance, l’aventure a survécu aux intempéries inévitables. Merci aussi à Nancy Jacques qui nous présente depuis tant d’années un graphisme recherché et attrayant pour la présentation des textes. Je souhaite que l’aventure de Travail et santé se continue sous la barre de Frédéric Lannoye. Il possède toutes les qualités requises pour en assurer la survie et le développement.

Personnellement, je me retire de l’édition, mais je continuerai à offrir des formations sur demande.

Merci à tous, Robert Richards.


1 – Robert Richards