DÉFI

Sauriez-vous répondre ? CAS NUMÉRO 14

Michel Pérusse1

Cette chronique lance un défi aux lecteurs de Travail et santé. Sauriez-vous répondre adéquatement aux questions qui suivent cette histoire de cas, basée sur des faits réels ? Les réponses des cas précédents se retrouvent sur le site Web de Travail et santé [www.travailetsante.net].

André est mécanicien d’entretien dans une compagnie papetière. Ce matin-là, sa tâche courante consiste à changer le raccord d’une ligne d’air comprimé ; le raccord fuit tellement que la pression a chuté aux séchoirs. Pour faire la réparation, on a dû couper la pression et donc la production est complètement arrêtée. C’est donc dire que la réparation est urgente, et son contremaitre met de la pression sur lui pour qu’il accomplisse la tâche rapidement. Le contremaitre lui-même ayant a subi des pressions de la part du directeur des opérations.

L’endroit où se trouve le raccord est difficile d’accès. Pour une raison qu’on ignore, lors du dernier remplacement du raccord les vis des collets ont été placées vers l’arrière de la ligne. Normalement, on doit donc se faufiler entre les conduits et la colonne pour aller travailler derrière la ligne, permettant ainsi de se trouver en face des vis de serrement des collets du raccord.

Cependant, pour aller plus vite afin de redémarrer la production plus rapidement, André ne prend pas le temps de s’installer convenablement ; il décide plutôt de travailler devant la ligne. Comme les collets se trouvent de l’autre côté, (derrière) la ligne par rapport à lui, il se retrouve alors à travailler avec le tournevis dirigé vers lui, à la hauteur de son visage.

Comme les collets du raccord sont un peu difficiles d’accès, ils ne sont pas régulièrement entretenus et ils deviennent encrassés ; le mélange de poussière et de graisse finit par durcir. La vis du collet sur lequel travaille André est donc difficile à dévisser. André a oublié d’apporter du dégraissant/solvant en aérosol, mais comme le travail est urgent il décide de continuer plutôt que de retourner à l’atelier chercher du dégraissant. Au moment de forcer, le tournevis glisse et se dirige vers le visage d’André sous l’impulsion du mouvement ; les yeux d’André sont protégés par ses lunettes, mais il subit une entaille à la tempe droite.

QUESTIONS

• Énumérez deux correctifs (à la source ou protection collective) susceptibles d’empêcher cet accident de se reproduire.
• Nommez une mesure concernant l’inspection (quoi inspecter, par qui, à quelle fréquence, type d’inspection) qui contribuerait à éviter cet accident.
• Est-ce qu’un meilleur entretien préventif aurait pu contribuer à éviter cet accident ?
Si oui, comment (quoi entretenir, par qui, à quelle fréquence) ?
• Énumérez les cinq premières étapes (en ordre) d’une procédure sécuritaire (pour effectuer cette tâche) qui contribuerait à éviter cet accident.
• Est-ce qu’une meilleure communication aurait pu contribuer à éviter cet accident ?
Si oui, comment (quoi communiquer, à qui, par quel moyen, comment)?
• Est-ce qu’une meilleure formation aurait pu contribuer à éviter cet accident ? Si oui, comment (quel type de formation, à qui sur quoi) ?


1 – Michel Pérusse – CONSULTANT ET PROFESSEUR ASSOCIÉ, ÉCOLE DE GESTION,
UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE [perussem@hotmail.com]